Médiathèque Les Carmes

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Fondé au début du XVIe siècle, il est le premier couvent de Pertuis. Il fut l’un des établissements les plus prestigieux de la ville pendant les trois siècles de l’Ancien Régime. Il est difficile de se représenter le site tel qu’il était à l’origine. Depuis la Révolution française, l’ensemble des bâtiments a subi d’importantes transformations jusqu’à devenir un théâtre, puis les Établissements Silvy (un grand magasin principalement de machines agricoles), avant de devenir le magasin de bricolage Monconfort jusqu’en 1999. En 2003, les bâtiments du site - l’église et les immeubles attenants - sont achetés par la Communauté du Pays d’Aix dans le but de les transformer en médiathèque. Deux ans plus tôt, l’église avait été inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques.

Histoire de l’ordre des Carmes

 Le terme « carmes » vient du nom d’une grotte du mont Carmel en Palestine où quelques ermites s’installent dès le XII è siècle. Le contexte des croisades les oblige à quitter la Terre Sainte en 1230. Ils sont reconnus définitivement en tant qu’ordre religieux par le pape en 1247 et affiliés aux ordres mendiants. La même année, une profonde modification de leur règle leur impose une vie communautaire tout en suivant le modèle apostolique qui consiste à propager la foi. La communauté religieuse des Carmes s'installe dans plusieurs villes en France. Tout d'abord à Marseille en 1244, puis à Avignon, Aix et Apt dans la deuxième moitié du XIIIè siècle. Et enfin à Pertuis.

Les Carmes à Pertuis

Les premiers religieux de l’ordre des Carmes arrivent à Pertuis en 1498. Plusieurs années leur sont nécessaires pour obtenir l’autorisation d’édifier leur couvent à cause de la domination des Bénédictins de l’abbaye de Montmajour, implantés à Pertuis dès le Xe siècle. Ils peuvent s'y installer grâce à Marguerite d'Oraison, personnalité locale influente, qui leur donne un terrain à l'extérieur des remparts et contribue à financer une grande partie des travaux. Il s'agit de l'un des derniers couvents des Grands Carmes fondés en Provence.

L'emplacement du couvent dans la ville

Le couvent occupe la partie septentrionale d'un îlot de forme triangulaire entre « ville et campagne ». Aujourd'hui densément bâti, cet îlot offrait autrefois un contraste entre sa partie nord, occupée par le couvent, et sa partie méridionale, composée de champs et de vergers. Le bâtiment le plus important est incontestablement l'église.

Les Carmes ont choisi cette implantation pour que la façade principale de leur lieu de culte se trouve sur une petite place, au carrefour de deux rues et en face d'une porte de la ville. Il y a dans cette disposition une volonté manifeste d'ouvrir le lieu de culte sur l'espace public, de montrer leur présence et de magnifier leur sanctuaire par une façade grandiose (décor architectonique, profusion de contreforts, etc…) Par ces choix, les Carmes veulent montrer qu'ils sont là et que la population de Pertuis est la bienvenue dans leur église.

Les bâtiments et terrains du couvent des Carmes comprenaient l' église, des chapelles, un cloître un jardin, un verger et des bâtiments conventuels (cellules, réfectoire, cuisine,...)

  • Construction de l'église
    Une première église est construite en 1506 de petite dimension (8 x 4,5 m), appelée « crota », car, semi-enterrée, elle s'apparentait à une grotte. Elle fut construite ainsi par souci économique et peut-être pour la rapprocher symboliquement de la grotte originelle du mont Carmel.

En 1515, une tornade endommage la construction. L'ampleur des destructions est mal connue : on ne sait pas si elle a été partiellement ou entièrement détruite. Quoi qu'il en soit, la poursuite des travaux ou l'élévation d'un nouveau bâtiment n'a commencé qu'en 1521 et s'achève définitivement vers la fin du XVIe siècle.

  • L'importance du couvent des Carmes
    Le couvent des Carmes était le seul de la ville pendant tout le XVIe siècle. Ce n'est qu'au XVIIe siècle que deux nouveaux couvents s'installent à proximité de l'église (celui des Ursulines et des Capucins, à l'ouest du bâtiment).

Dans le contexte des Guerres de Religion des XVI et XVIIe siècle, le couvent favorise l'installation de confréries dans leur église dont celle des Pénitents Blancs, qui prend place dans une chapelle à proximité de l'église, en bordure de l'actuelle rue Henri Silvy. Ils obtiennent même un droit de passage dans l'église des Carmes.

Ils accueillent jusqu'en 1712 plusieurs réunions du chapitre provincial de l'ordre. Ce choix était sans doute motivé par la situation privilégiée du couvent, située entre les routes reliant Marseille à Grenoble et Avignon à Nice.

Pendant près de deux siècles, le couvent des Carmes a joué un rôle important dans la vie religieuse de Pertuis. Mais au cours du XVIIIe siècle il connaît un net déclin. En 1784, le couvent n'abrite plus que deux religieux dont un certain Théodore Silvy.

Au cours de la Révolution française, les biens du clergé sont mis à la disposition de la Nation. Le couvent des Carmes, comme de nombreux autres édifices religieux, est confisqué, inventorié et vendu aux enchères en 1791. Plusieurs propriétaires successifs achètent et occupent les lieux. En 1860, Joseph Angelvin marchand de grain à Marseille, rachète à son tour l’église et ses bâtiments adjacents. Sans doute par soucis de rentabilité, le nouveau propriétaire loue l'église à deux jeunes gens, Louis Reynaut et Jules Terris, directeurs d'une troupe de théâtre, qui souhaitent donner des représentations à Pertuis. L'église change alors radicalement de vocation. Place aux « Folies Pertuisiennes ». De 1860 à 1868, il accueillera plusieurs troupes itinérantes pour un public de 600 à 800 personnes. A la fermeture du théâtre, le site change encore de main : à un négociant de Rians, à un juge de Brignoles...

De 1893 à 1961, une entreprise familiale pendant 70 ans


En 1893, nouvelle étape décisive, Raymond Silvy achète, puis transforme l'église et les bâtiments conventuels en magasin de « métallurgie générale ». Leur plus grande activité était la vente de machines agricoles. Sur le modèle des grands magasins parisiens ou marseillais, il aménage un vaste commerce d'outillage qui restera en activité jusqu'à la moitié du XXème siècle.

En effet, les Etablissements Silvy étaient réputés jusqu'à Paris. En plus de leur succursale à Aix-en-Provence (10 cours Sextius), ils avaient installé cinquante-quatre dépôts dans les principaux centres agricoles. Ainsi, ils pouvaient livrer immédiatement aux agriculteurs les pièces dont ils avaient besoin.
C'est à cette même époque que le collatéral Est ainsi que la chapelle des pénitents blancs ont été détruits lors d'un réalignement du bâtiment sur la rue Silvy, l'église est alors amputée du tiers de son architecture originelle.
En 1901, Raymond Silvy laisse à ses trois fils la charge de l'entreprise. Ceux-ci effectuent des transformations importantes : ajout d'un étage, destruction de la sacristie et de la chapelle rayonnante qui se trouvaient derrière le chœur. (actuel Accueil de la médiathèque)

De 1962 à 1999


En 1901, Raymond Silvy laisse à ses trois fils la charge de l'entreprise, qu'ils développent jusqu'en 1962. L'affaire est alors vendue aux établissements Blanc qui créent l'enseigne Montconfort. Le magasin propose à une clientèle très diversifiée une large gamme de produits : bricolage, quincaillerie, électroménager… Une grande surface en plein centre ville fréquentée par de nombreux pertuisiens. Mais les pratiques de consommation évoluant, le site ferme en 1999, laissant une béance au cœur de la cité.

- DUVERGER Nelly et GUYONNET François, Etude archéologique du couvent des Carmes de Pertuis, Service d'Archéologie du Département du Vaucluse, janvier 2005, 47 p.

- TROUILLET H., Pertuis : miettes d'histoire locale, Le Livre d'histoire, Paris, 2005, 299 p.

- Art et travail, publication mensuelle illustrée, 1910. Archives municipales de Pertuis, 9 p.

- Association Patrimoine à Venir : exposition retraçant l'histoire du site des Carmes.

- Pertuis magazine n° 26, pages 16 et 17.

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